La cage aux jeux de cartes

La fric semblait désormais affirmer seule. Le abruptement des murs, patiné par les ages, conservait une tiédeur étrange, notamment s’il absorbait l’écho des présences léguées. Les boules de cristal oscillaient à des rythmes que seule Alžbeta savait déceler. Chaque aube, elle observait de nouvelles combinaisons monter : un pendule s’arrêtait depuis trois battements puis reprenait, un autre avançait de certaines secondes, sans jamais les rattraper. Ces perturbations n’étaient pas des dysfonctionnements. C’étaient des explications. La réputation de la cage avait franchi les séparations du village. Des inconnus, assez souvent là de extrêmement loin, demandaient à se faire admettre. Ils ne recevaient ni périodes de creux ni promesses. Il n’y avait pas de noms travaillés, pas de éphémérides, pas de acquisition. L’expérience restait fidèle à sa source : une voyance sans cb, offerte sans land, où le temps révélait ce que l’homme cachait à lui-même. Certains revenaient de multiples fois. Leurs oscillations changeaient à chaque consultation. Une féminité venue pour son fils vit tous les tarots prescrire dans le même sens en bloc une minute, puis s’arrêter d’un coup. Un homme hésitant à se unifier provoqua l’inclinaison lente de cinq balanciers rythmique l’est, de la même façon qu'un bienveillance muet. Aucun mot ne venait des voyants. Elle enregistrait les signes, les laissait s’imprimer dans l’air. Mais Alžbeta sentait le désalignement augmenter. La pièce ne réagissait plus simplement aux personnes. Elle semblait l’atteindre, elle. Le tic-tac des jeux de cartes résonnait relativement souvent dans son sommeil. Ses journées s’étiraient, se contractaient. Elle notait des moments douloureux entières dans ses registres, pour s’apercevoir qu’elles n’avaient été que un peu. Le temps autour d’elle perdait sa linéarité. Elle ne se plaignait pas. Ce dérèglement faisait domaine du hymen. La voyance sans carte bancaire qu’elle pratiquait ne pouvait exister sans contre-épreuve. Chaque lecture altérait quelque chose dans la constitution de son journalier. Le thé refroidissait avant qu’elle ne le boive. Le soleil se couchait plus tôt sur sa fenêtre, ou ensuite, sans cohérence. Elle s'aperçut que l'avenir, en s’ouvrant à tous, grignotait le utilisé pour se soutenir. Et dans la cage suspendue, les jeux de cartes poursuivaient leur farandole déviée, chaque personne traçant une trajectoire privée dans un temps devenu malléable. Alžbeta, en plein coeur de l’onde, ne bougeait plus. Elle se laissait découvrir par les battements, volontaire que l’équilibre ne durerait pas sans arrêt.

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